La boîte à surprise

Quel clown es-tu en train de « crinquer » ?

Tu te rappelles peut-être ces jouets ? Des boîtes à musique que tu tournes et tournes jusqu’à ce que « Boum » un clown en sort pour te faire rire, sursauter ou pleurer… selon… Ça te rappelle quelque chose ? Peut-être qu’il t’arrive de te retrouver devant ce clown, en riant en pleurant, mais sans trop savoir pourquoi. Comme si cette manivelle avait été bougée à ton insu, tu es là en sanglot, désespéré ou frustré. Pourtant, cette petite manivelle ne tourne pas seule… et pour savoir qu’elle tourne il faut apprendre à écouter la musique. Observer, être attentif… écouter.

Cette mélodie elle ressemble étrangement à tes pensées, des pensées qui passent en boucle, que tu entretiens par ce mécanisme dont tu n’as peut-être pas conscience. Et puis après quelque temps, « Bang », l’émotion est créée, parfois c’est rapide, parfois c’est plus long, on ne sait jamais vraiment quand le clown sortira…

Mais ce clown dit donc, il fait quoi ? Fais-tu venir le clown qui rend triste, colérique ou celui qui fait peur ? Ou peut-être celui qui rend content, joyeux, heureux ? Si tu as conscience de l’effet qu’il produit peut-être pourras-tu mieux entendre la musique ? Et en écoutant la musique peut-être pourras-tu prendre conscience de l’effet que cela a sur toi… Conscience de ce qui t’épuise, t’agace, t’irrite ? Et de ce qui fait du bien ?

Pour certains la musique ressemble à un long cri strident, pour d’autres les paroles sont légères, subtiles, parfois ce n’est qu’un chuchotement, presque imperceptible… Ce qui est important ce n’est pas seulement la force avec laquelle elles sont dites, mais aussi la répétition, et le message qui est porté… Qu’est-ce que ça dit ? Ça te fait douter ? De toi, de ce que tu as dit, de ce que tu as fait, de tes réactions, de tes choix, de qui tu es ? Ça te dénigre ? Ça te culpabilise ?

Agressives, persuasives ou insidieuses… ces pensées peuvent te faire croire que tu n’es pas à la hauteur, pas adéquat… Ces paroles qui viennent et qui vibrent en toi, cette musique, elle peut à tout instant faire bondir le clown… « Bang ».

Alors, écoute, écoute ce que tu te dis, écoute comment tu te parles, les mots que tu emploies lorsque tu te décris ou que tu décris tes paroles, tes actions, tes choix. Regarde sur quoi tu poses ton attention au début de ta journée… ou à la fin. À quoi t’attardes-tu ? Est-ce que tu commences ta journée avec ce désir que tout soit parfait ? L’erreur ou la maladresse que tu crois avoir faite au travail, la revis-tu à répétition dans ta tête ? Cette conversation que tu as eue dans la journée, la repasses-tu sans cesse en te demandant ce que tu aurais pu faire de mieux ? Reviens-tu constamment sur cette impression d’avoir été jugé ou critiqué injustement, ou sur cette peur de ne pas être aimé ou apprécié ?

Observe et écoute avec douceur. Constate, dédramatise…

Et choisis la mélodie que tu souhaites entendre à chaque instant, à chaque moment… Celle qui te rend plus calme, plus détendu, plus heureux.

Et avec le temps, tu pourras même cesser de tourner la petite manivelle, mais il te faudra un peu ou beaucoup de pratique… et quelques rappels…

Caroline Breault