Le syndrome de la page noire

Ce texte a été écrit lors d’une période de doutes, de souffrance, de découragement.  Il est parfois difficile de partager ces moments, mais en fait ce ne sont que des expériences, et les expériences que l’on vit ne nous définissent pas.  Ce n’est ni positif ni négatif.

Le syndrome de la page noire (quand même!)

Je n’ai jamais vécu le syndrome de la page blanche, ou je ne m’en souviens pas. Peut-être parce que je n’ai pas cette obligation d’écrire tous les jours. J’écris simplement lorsqu’une idée me vient. Puis les idées, elles viennent à un rythme effréné, étourdissant les membres de mon entourage. Évidemment, je ne présente pas tout ce que j’écris. Non. Parce que mon problème à moi, c’est le syndrome de la page noire, ou grise, ou bleu, je ne sais plus. J’écris, je tape, deux textes parfois trois ou quatre sur un même sujet, et un autre sur un nouveau thème, et encore celui-ci avec une vision différente. J’efface, je copie, je réfléchis, j’écris à m’essouffler, à me fatiguer, mais au moment de me relire… Respire… Tout est noir. Tout me semble laid, indifférent, inutile.

Ce qui fait que je termine rarement mes textes, ou que je prends deux, trois ou six mois pour être satisfaite d’un tout petit passage. Je change d’idée à chaque instant espérant que la nouvelle sera plus brillante, plus drôle ou plus spirituelle ! Je me remets en question, moi, mes mots, mes phrases, mes idées. Je me dis que je pourrais tout laisser tomber, tout arrêter. Pourtant, écrire me fait le plus grand bien, je peux enfin déposer tout ce qui tourbillonne dans ma tête et le classer. Je peux partager, exprimer tous ces malaises que nous taisons. Mettre en lumière ce que nous avons l’habitude de cacher.

Quoiqu’il arrive, je continue d’avancer, car j’aime ce que je fais et que je souhaite démontrer que peu importe les difficultés, il n’y a aucune raison de ne pas essayer. Il faut apprendre à s’accrocher à nos rêves pour en faire une réalité.

Au moment où le doute se pointe, à l’instant où il tente de nous isoler, de nous faire croire que personne ne peut nous comprendre, ou que ce sera trop difficile, il ne faut qu’une étincelle.  Il suffit alors de chercher le syndrome de la page noire pour valider que ça n’existe pas, et de le retrouver (Et oui!) avec une description si semblable à ce qu’on a ressenti (En plus!), pour ne plus se sentir seul.

Et on garde l’idée de départ… même si elle ne nous semble plus aussi originale.