La discipline du guerrier

Nous aimerions parfois que tout soit clair. Savoir exactement ce qu’il faut dire, penser ou faire. Avancer d’un pas égal, sans hésitation, sans peur, sans questionnement.  Pourtant, il arrive que la confusion s’installe, et ce que nous avions cru réglé et géré se retrouve devant soi comme un barrage infranchissable. Puis, nous avons l’impression que tout est à recommencer.  Comme si nous venions de débouler les longues marches de l’existence.  Notre solidité s’effrite, nos angoisses reviennent à la surface et tout ce que nous avions mis en place nous paraît inutile.

La sérénité à laquelle nous espérions goûter semble se faufiler loin, très loin de nous, emportant avec elle un petit bout de notre volonté.

Nous devons nous relever, une autre fois.  Quand nous remontons ces marches pour la millième fois, nous avons l’impression que rien n’a changé. La vérité, c’est que le changement est quelque part au fond de soi, il est si subtil que nous ne le percevons plus.

Nous devons remonter cet escalier aussi souvent que nécessaire.  Bientôt, nous en connaîtrons tous les détails.  Nous nous serons familiarisés avec chacune des imperfections, chaque craquement sera reconnu et apprivoisé et peut-être même que nous serons en mesure d’aimer les irrégularités rencontrées.

Apprendre à aimer la vie c’est s’extirper de la souffrance humaine, ne serait-ce qu’un instant, pour regarder la beauté.

Préoccupé, stressé, inquiet, triste ou colérique, nous devons nous réapproprier notre sérénité. Découvrir ou redécouvrir l’habitude du bien-être malgré tout ce qui est, et que nous voudrions autrement.  Cet entraînement de tous les jours nécessite la discipline du guerrier et la bienveillance du sage. Sois convaincu de la valeur inestimable de chacun des gestes que tu poses qui pourraient te rapprocher de ta paix intérieure.  Cultive ton bonheur, partage-le aussi souvent que possible, et rappelle-toi que le travail que tu fais, tu ne le fais pas en vain.

Caroline Breault